Dressing Day
La journée commençait bien, j’avais eu une bonne nuit de sommeil (c’est généralement le cas après une soirée foot avec les potes dans un bar), le soleil brillait et pour une fois, le métro n’était pas bondé. Arrivé au bureau, je dégustais un expresso en parcourant les dossiers du jour (« l’équipe » en fait). Soudain, Miss Dressing, ma rédac-chef me dit : « Peux-tu m’écrire un papier sur le tri au masculin ? ». Ma première réaction fût de lui répondre par l’affirmative mais au fond de moi, j’étais glacé d’effroi. Comment écrire sur un sujet que l’on ne maîtrise pas ? Je passe le reste de la journée perturbé par cette question. De retour chez moi, je cherche le réconfort auprès de ma douce, je lui explique le problème et patiente devant son mutisme. « J’ai trouvé ! », s’écrit-elle, « Tu n’as qu’à le faire, comme ça tu sauras de quoi tu parles ! ». Moi qui cherchais de l’aide, je me retrouve affublé d’une corvée ! Pari tenu !
Etape 1 – Le nettoyage par le vide.
Planté devant le dressing et bricoleur dans l’âme, je me dis qu’il s’agit d’un chantier comme un autre. Que le plus simple est de vider entièrement cet endroit diabolique et que la solution viendra d’elle-même. Après de longues minutes à décrocher les cintres, extirper les chemises et désincarcérer mes T-shirts et autres Sweats, la place est nette. Comme nous, les hommes, nous allons jusqu’au bout des choses, je sors les tournevis et j’en profite pour resserrer les tringles et autres crémaillères. Perfectionniste, je m’occupe aussi des poussières « Chérie, tu peux passer un coup de chiffon pendant que je range mes outils, tu le fais si bien ? ». Après avoir essuyé un refus sans raisons valables, je prends les choses en main.
Etape 2 – Le tri sélectif.
Là, on attaque les choses sérieuses ! Premièrement, je décide de me débarrasser des trucs hideux que j’ai stocké depuis de longues années (je parle des cravates ridicules et des pulls importables que les gens nous offrent aux anniversaires et autres fêtes). Tel un oiseau de proie, ma femme surveille l’entreprise et me gratifie d’un « c’est la chemise que maman t’as offerte ? ». Réponse immédiate que je vous conseille les gars : « oui mon cœur, tu sais, j’ai pris un peu de poids et elle me va moins bien qu’avant ! ». Confronté à un complexe, le rapace se change en colombe et abdique. Ensuite, vient le tour des chemises et des pantalons. Comme je ne suis pas devenu une star d’MTV, je me débarrasse des baggys et de mes reliques à capuche. Concernant les sous-vêtements, je garde l’intégralité de mes boxers (quoi de plus confortable qu’un caleçon difforme) mais je sacrifie quelques paires de chaussettes devenues climatisées (un trou au gros orteil en fait).
Etape 3 – Le rangement.
Après 4 heures d’un épuisant ouvrage, le moment de ranger est arrivé ! Je commence par les pantalons et contrairement à la croyance féminine, 8 « denims » tiennent sur un cintre. Soigneux, je classe mes costumes par couleurs, du foncé au noir. Fier de cette œuvre d’art, je m’occupe de mes précieux maillots de foot et autres « textiles » collectors. Je plie amoureusement mes « marcels » et d’un geste élégant et presque gracieux, je défroisse mes chemises du revers de la main avant de les suspendre. La lingerie trouve sa place dans le tiroir après un pliage digne d’un adepte de l’origami. Les étagères me semblent l’endroit idéal pour accueillir gilets et autres vêtements d’hivers. Le reste trouve sa place dans les espaces vides.
Le Bilan.
Usé mentalement et physiquement, j’aspire à un peu de repos, la journée a été longue et je pense qu’un bon film d’action me remontera le moral. Alors que je me dirige d’un pas lourd vers mon canapé, une petite voix me sort de ma torpeur « maintenant que tu as rangé ton dressing, tu peux faire disparaitre la montagne de chaussures qui se dresse dans l’entrée ? ». Je suis en plein cauchemar, cela ne finira donc jamais ? Soudain, une sirène me fait sursauter, une voix métallique se fait entendre « terminus, tous les voyageurs sont priés de descendre », je suis dans le métro où je me suis endormi. Cette horrible journée n’était qu’un rêve, pour l’instant…………………………….
lol, tu nous as raconté une vraie histoire là, comme quoi, faut pas s’endormir dans le metro